Navarette n'est pas très grand. Il est même plutôt chétif. Il a longtemps vécu seul dans les profondeurs de la mine.
Mais maintenant, Navarette est différent. Il aime le Rad. Le Rad qui est dans la mousse phosphorescente et dans les champignons difformes, le Rad qui est dans l'eau tiède du fond de la mine. Le Rad soigne ses plaies, soulage ses articulations douloureuses et cicatrice les nombreuses coupures qu'il a aux bouts des doigts à force de marcher à tâtons dans l'obscurité de la mine.
Le Rad est bon : le Rad, c'est la vie.
Navarette n'est plus seul non plus. Il y a son meilleur ami, Pïna, qui lui sauvé la vie deux fois déjà et il y a ses amis les Muchachos qui lui ont apporté des médicaments quand il était malade.
Navarette sait, depuis qu'il a rencontré les autres, qu'il est ce qu'on appelle une goule et que certains ne les aiment pas trop. Pïna l'a mis en garde contre çà.
Navarette porte des lunettes. C'est quelque chose qui lui reste d'avant. Avant quoi ? Il ne se souvient plus trop. Avant, quoi. En tout cas il voit bien mieux avec.
Et puis il y a ces bribes de souvenirs qui lui reviennent des fois, des choses qu'il aurait lu dans de vieux livres peut-être, plein de trucs bizarres mais intéressants. Des livres à propos de
César et d'une guerre qu'il a fait contre des types blonds avec des cheveux longs et des moustaches (probablement des californiens), ou écrit par un type nommé
William AgiteLance (un natif des terres du Nord sans doute) mais aussi comment le
Gun Club de Baltimore a envoyé un obus sur la lune (peut être une antenne de la confrérie de l'Acier, qui sait?)
Navarette est curieux. Maintenant qu'il est sorti de la mine, il voudrait voir de ses yeux toutes ces choses étonnantes qui sont dans le monde du dehors.