Oniros, je ne me base pas sur les réactions et interprétations des media pour parler de la décision du Conseil d'État, mais bien sur la lecture de la décision même, au regard du droit qui est, si tu as bien lu le paragraphe concerné, la seule chose à laquelle je m'attache en formulant mon opinion. Cette décision est politique et irrégulière ; ne me prétendant pas grand expert de cette sphère juridique, j'ai demandé aussi leur avis après le prononcé de la décision à des connaissances bien plus calées en droit public et des libertés fondamentales, qui ont eu le même avis que moi.
http://www.conseil-etat.fr/09012014_ord ... refere.pdf c'est le seul document que j'ai consulté concernant cette affaire. Le considérant 6 est celui que j'ai cité et, ne t'en déplaise, il traite d'un "risque sérieux", pas d'une atteinte avérée, d'où condamnation a priori.
(À ce sujet, j'ai la moitié des caractères en gras, c'est très désagréable à lire, c'est parce qu'il me manque un pluggin ou une connerie dans le genre ou c'est pour tout le monde ?)
Oui il avait déjà été condamné plusieurs fois auparavant pour des propos tenus en spectacle. Peut-on pour autant l'interdire de continuer sans pouvoir être sûr à 100% qu'il va recommencer ? Dans un état de droit dans lequel sont garantis les droits et libertés fondamentales, non.
C'est bien / pas bien, je n'en sais rien à vrai dire. Ce qui est sûr c'est que oui, ça permet les abus. Mais garantir les libertés publiques, c'est aussi laisser les gens potentiellement libres de faire des conneries, même s'ils l'ont déjà fait par le passé. Je te rappelle qu'en matière pénale, ce qui prévaut de l'enquête préliminaire jusqu'au jugement, c'est la présomption d'innocence, et le multi-récidivisme n'y change rien.
Selon Benjamin Franklin, aussi libéral qu'américain, "Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux" (Gloire à Civilization IV). Je ne rejoins pas cette vision des choses qui me paraît précisément trop libérale, mais limiter une liberté aussi fondamentale que la liberté d'expression, c'est quelque chose d'éminemment délicat, et de potentiellement très dangereux pour toute une nation.
Par ailleurs, il ne t'appartient pas de dire "STOP", d'"intervenir" et de nous indiquer que nous faisons "fausse route". Tu es en droit de formuler ton opinion propre, encore heureux, mais elle ne prévaut en aucun cas, quelque soit son bienfondé, sur celles que nous-même estimons plus valables. Admets que d'autres puissent avoir une interprétation différente, un avis divergent, et que plusieurs vérités peuvent coexister selon l'angle sous lequel on se place.